Du référendum H18 au rapport du GIEC

Le dernier rapport du GIEC « AR6 » n’est pas catastrophiste, il est simplement catastrophiquement réaliste !

Le référendum contre le projet H18 vise à améliorer la vie des habitants actuels, et à venir, du haut du canton, mais aussi du canton et d’ailleurs. La proposition du Conseil d’État (CE), qui a déjà refusé de reconnaître officiellement l’urgence climatique, nous propose une solution productiviste pour résoudre les problèmes d’engorgement du haut du canton. Or, il a suffisamment été démontré que le trafic automobile tend toujours à croître. Si on lui offre de nouvelles voies, il augmente. Nous l’avons vécu à Neuchâtel avec l’ouverture de la N5. Celle-ci a fait chuter d’environ 30 % la circulation sur le 1er Mars, mais 97 % du flux original était rétabli 4 à 5 ans plus tard.

La solution H18, engendre de l’emploi et des profits pour les bétonneurs. Pour le reste c’est une catastrophe en termes de production de C02, à la construction, puis à l’usage. C’est une catastrophe en termes de destruction des sols et donc de la vie naturelle. Et, évidemment ces accroissements de trafic se retrouveront en ville rendant celle-ci moins vivable.

Donc, plutôt que de piocher dans les solutions traditionnelles, il nous faut innover. Mais innover en tenant compte des réalités. Innover en tenant compte de l’urgence climatique. Greta Thunberg a affirmé : « C’est à nous d’être courageux et de prendre des décisions basées sur les preuves scientifiques. Nous pouvons encore éviter les pires conséquences, mais pas si nous continuons comme aujourd’hui et pas sans traiter la crise comme une crise« .

Le dernier rapport du GIEC (AR6) en cours de finalisation, dont vous trouverez quelques liens en annexes, est plus alarmant que le précédent. Normalement, en regardant ce qui se passe autour de nous, en cette été surprenant, nous ne devrons pas être étonné. Les inondations en Europe, les canicules en Alaska, en Grèce, en Tunisie, etc … ne sont rien d’autre que ce qui était déjà annoncé dans les rapports précédents. Mais, rassurons-nous, le pire est à venir, et le pire sera pire que prévu !

La question introduite par ce problème de trafic dans le haut offre une occasion d’innover dans le sens d’une société bas carbone. Or, en matière de mobilité, la solution bas carbone est celle des Transports collectifs. Par ordre de préférence : train, tram, bus. Plus de transports individuels excepté : la marche, le vélo et les TIP. Un Transport Individuel Public (TIP) est un complément aux transports collectifs qui ne sont pas efficaces en zone de faible densité de population ou de nuit lorsque les TCP (Transport Collectif Public) ne circulent pas. La description du concept de TIP se trouve ICI . Les TCP + TIP forment une offre complète pour la mobilité de jour et de nuit en zone de forte ou faible densité.

Comment passer du tout automobiles privées au tout transports publics. Le moyen le plus radical est évidemment d’investir dans les TCP et les TIP et de les rendre gratuits. Ceci nous renvoie à l’initiative pour les transports publics gratuits au niveau cantonal. Cette initiative ayant fait des petits dans d’autres cantons.

La question est la gratuité des TP. Certains milieux estiment que c’est une hérésie. La gratuité conduit aux abus. Cela ne les empêchent pas d’accepter que les routes, l’éclairage public et la protection policière des biens privés soient gratuits ! Bizarre, vous avez dit bizarre !

Annexes

GIEC Site officiel

Quelques traductions, non officielles, du résumé du rapport AR6 du GIEC qui sont intéressantes.

Production C02 des transports

Quelques références sur la production de CO2 dans les transports Suisse (OFS)

Extrait de CFF news

  1. Seuls la marche et le vélo sont plus écologiques que le train.
    En effet, un voyage en train en Suisse génère 27 fois mois d’émissions de CO2 qu’un trajet comparable en voiture. En plus, il consomme six fois moins d’énergie. Autrement dit : Le train reste le moyen de transport motorisé le plus écologique.
  2. 50 pour cent moins de CO2 d’ici 2025.
    Les CFF sont en bonne voie pour atteindre leur objectif ambitieux : réduire leurs émissions de CO2 de 50 pour cent par rapport à 1990 d’ici 2025. Fin 2018, celles-ci étaient déjà réduites de 44 pour cent. Parmi les nombreux exemples de mesures réalisées, nous pouvons citer le remplacement des chauffages au mazout par les chauffages aux pellets de bois ou le fait de miser sur les locomotives de manœuvres hybrides.
  3. Une voiture électrique émet 13 fois plus de CO2.
    Certes, une voiture électrique ne consomme pas d’énergies fossiles, mais elle n’est pas plus écologique que le train pour autant. Bien au contraire : Un voyage avec les CFF émet sept grammes de CO2 par kilomètre, alors qu’un personne-kilomètre en voiture électrique émet 92 grammes de CO2, sur la base de l’électricité issue du mix de consommation suisse moyen . Bilan similaire pour la consommation d’énergie : 0,14 kilowattheure d’énergie en train contre 0,85 kilowattheure d’énergieen voiture électrique.

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